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  • Comment les biais se glissent dans les modèles de machine learning ?

    Les modèles d’intelligence artificielle sont souvent perçus comme objectifs, car ils « apprennent » à partir des données sans intervention humaine directe. Pourtant, les biais sont omniprésents dans les systèmes de machine learning, et leurs conséquences peuvent être lourdes : discrimination, erreurs de diagnostic, décisions injustes, etc.

    D’où viennent les biais ?

    Les biais ne viennent pas du modèle lui-même, mais des données qu’on lui fournit. Ces derniers peuvent provenir de plusieurs sources :

    1. Biais de représentation : Si un groupe est sous-représenté dans les données, le modèle sera moins performant pour ce groupe. Par exemple, un algorithme de reconnaissance faciale entraîné majoritairement sur des visages d’hommes blancs aura des performances moindres pour les femmes ou les personnes racisées.
    2. Biais historiques : Les données reflètent souvent des inégalités passées. Si un algorithme est entraîné sur des décisions humaines (comme des recrutements ou des jugements), il risque de reproduire les discriminations existantes.
    3. Biais de sélection : Lorsque les données d’entraînement ne sont pas représentatives de la réalité future. Exemple classique : un modèle prédit la demande d’un produit à partir de données collectées uniquement durant une période de soldes.

    Quelques exemples concrets

    • Amazon a abandonné un algorithme de recrutement qui discriminait les femmes, car il avait appris à préférer des CV masculins.
    • Des outils de police prédictive ont renforcé des pratiques de contrôle déjà ciblées sur certaines communautés.

    Que faire pour les limiter ?

    1. Analyser les données d’entrée : Avant d’entraîner un modèle, il faut étudier la distribution des données selon les variables sensibles (sexe, âge, origine, etc.).
    2. Utiliser des métriques d’équité : Comme le disparate impact ou les courbes ROC par sous-groupes.
    3. Appliquer des techniques de réduction de biais : Re-échantillonnage, suppression de variables sensibles, algorithmes de fairness-aware learning.

    Conclusion

    Les modèles ne sont pas « neutres » par défaut. Être un bon data scientist, c’est aussi avoir une responsabilité éthique : comprendre les biais, les identifier, et mettre en œuvre des pratiques pour en atténuer les effets.

  • Faut-il toujours utiliser un modèle complexe ? L’art de la simplicité en sciences des données

    À l’ère des modèles profonds et des algorithmes sophistiqués, il peut être tentant de croire que plus un modèle est complexe, plus il est performant. Pourtant, la simplicité reste souvent un choix judicieux.

    L’exemple du modèle linéaire

    Un modèle de régression linéaire, aussi simple soit-il, peut offrir d’excellents résultats lorsqu’il est appliqué à un jeu de données bien préparé. De plus, il a l’avantage d’être interprétable : on comprend l’impact de chaque variable.

    Complexité = surapprentissage ?

    Les modèles trop complexes risquent de surapprendre (overfitting) : ils s’adaptent trop aux données d’entraînement et généralisent mal à de nouvelles données. En revanche, des modèles plus simples peuvent mieux capturer les tendances générales.

    Choisir le bon outil pour le bon problème

    La clé est d’adapter le modèle au problème posé :

    • Pour une prédiction simple avec peu de variables : commencez par une régression
    • Pour des données non linéaires ou très nombreuses : pensez aux forêts aléatoires ou aux SVM
    • Réservez le deep learning aux cas avec beaucoup de données ou de complexité (images, texte…)

    La règle d’or : ne pas complexifier sans nécessité. Un modèle simple et bien calibré est souvent plus robuste, plus rapide et plus compréhensible.

  • Pourquoi la préparation des données prend 80% du temps d’un data scientist ?

    Quand on pense au métier de data scientist, on imagine souvent des modèles prédictifs, de l’intelligence artificielle ou de la visualisation de données impressionnante. Pourtant, une grande partie du travail – jusqu’à 80% du temps selon certaines études – est consacrée à une tâche bien moins glamour : la préparation des données.

    Qu’est-ce que cela signifie ?

    La préparation des données, ou data wrangling, inclut le nettoyage, le formatage et la transformation des données. Cela passe par :

    • Gérer les valeurs manquantes ou aberrantes
    • Uniformiser les formats (dates, catégories, unités)
    • Fusionner des sources de données hétérogènes
    • Filtrer les doublons et corriger les erreurs humaines

    Pourquoi est-ce si important ?

    Les modèles statistiques ou d’apprentissage automatique dépendent fortement de la qualité des données d’entrée. Une donnée mal structurée peut fausser les résultats, réduire la performance d’un modèle, voire entraîner des conclusions erronées.

    Quelques outils utiles

    • Pandas (Python) ou dplyr (R) pour le traitement de données tabulaires
    • scikit-learn pour les étapes de preprocessing

    Un bon data scientist sait qu’avant toute analyse, il faut « nourrir proprement le modèle ». Et cette étape n’est jamais à négliger.